11.3.09

Interpellation sur la Station d'épuration Nord et l'assainissement des eaux de la Senne

J’ai interpellé Evelyne Huytebroeck il y a peu sur ce qui semblait être un disfonctionnement de la station d’épuration nord. J’en ai profité pour poser d’autre question quant au défi bruxellois que représente l’assainissement des eaux de la Senne. Voici le conte-rendu intégral de mon interpellation: La station d'épuration (STEP) de Bruxelles-Nord jouit d'une capacité nominale de 1.100.000 équivalent habitant (EH). Elle est entrée en fonction fin 2006 et l'inauguration officielle a eu lieu en mars de l'année passée. La STEP est censée devenir l'une des grandes vitrines technologiques de la dépollution des eaux en Europe, voire dans le monde. Selon le site internet du gestionnaire Aquiris, le montant de l'investissement qu'il réalise est de 290 millions d'euros. Pour la Région, le paiement de la construction et de l'exploitation se fera en vingt annuités à partir de 2009, à condition que les performances imposées soient respectées, atteignant un coût total de 830 millions d'euros. L'investissement est donc considérable, mais l'on ne peut que se féliciter de ce pas franchi. La Senne était en effet extrêmement polluée et la station Sud n'aurait pu suffire dans cette grande entreprise d'assainissement de ses eaux, requise par la directive cadre européenne sur l'eau. Cependant, si nous ne pouvons que nous réjouir de l'avancée de ce grand projet, il semblerait que, un an après son inauguration, les résultats de la STEP Nord soient mitigés. En effet, celle-ci enregistre d'un côté de bons résultats - "les meilleurs depuis plus d'un siècle", selon la présentation de Bruxelles Environnement lors de la journée d'étude organisée par la Coordination de la Senne en décembre dernier -, notamment au niveau de la concentration des paramètres de demande biochimique en oxygène (DBO), d'azote et de phosphore, qui sont tous les trois des indicateurs de mesure du degré de pollution des eaux. La STEP Nord assainit chaque jour 300 millions de litres d'eaux usées - ce qui est considérable -, et 99% du volume des boues serait effectivement réduit au bout du circuit d'épuration. D'un autre côté, la journée d'étude de décembre a fait apparaître, au moment de la visite, que la station ne fonctionnait pas encore de manière optimale. Ainsi, on peut apercevoir une forte accumulation de boues en surface lors de la dernière étape du traitement de clarification des eaux. Il y aurait donc quelque chose qui coince, le fonctionnement de la station semble grippé et on peut logiquement s'interroger sur l'efficience de cette station. Pouvez-vous expliquer le dysfonctionnement évident apparu lors de la visite ? Existe-t-il un diagnostic de l'état actuel de la station d'épuration Nord ? Même si - il faut bien s'en rendre compte - il est impossible d'obtenir une eau assainie à 100%, quel résultat est obtenu actuellement et quel objectif devrait être atteint ? Le cahier des charges est-il respecté à ce jour ? Dans le cas contraire, des sanctions ou pénalités ont-elles été prévues, voire appliquées ? Au niveau du fonctionnement également, le techno-sable, un résidu minéral dénué de tout carbone et obtenu à la fin du circuit de réduction des boues, n'est pas encore aujourd'hui valorisé économiquement. Il s'agit d'une masse considérable dont la destruction constitue un coût important. Des études sur le sujet ont-elles abouti en vue de revendre ou de réutiliser ce technosable? Des pistes ont-elles été avancées en vue de son recyclage ? L'objectif à long terme fixé pour les différentes Régions est de parvenir à s'aligner sur les normes européennes d'ici 2015. Quelle est, à ce jour, la situation de notre Région par rapport à ces objectifs ? Seront-ils atteints grâce à la station Sud et à la nouvelle station Nord ? D'autres efforts doivent-ils être envisagés pour atteindre cet objectif ? Lorsqu'on observe les études et les résultats communiqués lors de cette journée de décembre, on s'aperçoit que les eaux sont peu polluées à leur sortie au niveau de la station Sud. Cependant, à leur arrivée à la station Nord, elles se retrouvent dans un état de pollution avancé. Ainsi, l'état de la Senne se détériore fortement entre les deux stations. Cette pollution représente-t-elle un danger pour la santé publique des habitants bruxellois ? Quelle est l'origine de cette pollution ? Le pourcentage de raccordement des égouts aux stations d'épuration est insuffisant. Nous sommes loin des 100% et certains déversements se font encore dans la Senne et ses affluents. Doit-on la forte pollution de la Senne entre la station Sud et la station Nord à ce manque de raccordement aux stations d'épuration ? D'autres raisons interviennent-elles ? Il semblerait effectivement que les entreprises ne sont plus aujourd'hui les principaux pollueurs. Les pollutions seraient avant tout d'origine privée. Quelles actions ont été menées pour prévenir cette pollution de la Senne entre les deux stations ? La présentation de Bruxelles Environnement faisait également état de la présence massive de boues dans le fond de la Senne. Ces boues sont-elles un facteur important de pollution de la Senne ? Il a été question d'un curage possible du fond de la Senne, mais son coût serait très important. Qu'avez-vous décidé à ce propos ? Des études existent-elles ? Quelles sont les perspectives ? Outre les deux stations d'épuration, quelles sont les autres possibilités pour assainir ces boues du fond de la Senne ? Y a-t-il des projets en cours ou à venir ? Lors de la journée d'étude de décembre, des représentants des trois Régions sont venus expliquer les efforts que chacune entreprend pour assainir la Senne, mais chacune m'a semblé agir dans son domaine d'action, en l'absence d'une coordination. Il s'agit pourtant d'un domaine dans lequel il est essentiel d'avoir un travail en commun, puisque ce cours d'eau traverse les trois Régions. Y a-t-il eu des réunions, des plans concertés, élaborés en commun entre la Région bruxelloise et les Régions voisines pour mettre en place une collaboration réelle et constructive ? Ensuite, où en est-on par rapport au manque de raccordement des égouts aux stations d'épuration ? Pour obtenir la réponse de la Ministre, voir p.36 du lien suivant: http://www.weblex.irisnet.be/Data/Crb/Biq/2008-09/00046/images.pdf